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Agenda : Rétrospective Ronald Curchod

Ronald Curchod © Ronald Curchod – www.ronald-curchod.net

C’est original ! > 22 avril au 29 août 2014, vernissage le 17 avril à 18h30


• Exposition d’originaux (croquis, gouaches, photographies…) conçues ces vingt dernières années pour la réalisation d’affiches culturelles, et édition d’un livre/catalogue de 144 pages.
Centre de l’affiche – 58 allées Charles-de Fitte – 31300 Toulouse
www.centreaffiche.toulouse.fr

Ronald Curchod, affiches ! > 12 mai au 14 juin 2014


• Sélection d’affiches réalisées par Ronald Curchod pour des lieux culturels et institutionnels toulousains, français, et étrangers.
« Mettre en exposition, scénographier un accrochage de plus de 100 formats, engage une réflexion autour du déplacement de l’affiche vers un espace d’exposition. Comment donner à lire le travail d’un affichiste en tant que pratique singulière ? »
IPN – 30 rue des Jumeaux – 31200 Toulouse
http://collectif-ipn.net

Le silence des images… > 22 avril au 29 août 2014, vernissage courant mai


• Libres des messages de communication, Picto Toulouse expose la force poétique de l’invention des images de Ronald Curchod. De ces 22 lithographies numériques exposées, des séries limitées à 12 exemplaires, numérotées avec certification ArTrust seront mises en vente.

Picto Toulouse – 13 rue Isabelle Eberhardt – 31200 Toulouse


www.pictotoulouse.com

Faire le JOB ! > 24 avril au 31 mai 2014


• Ronald Curchod s’approprie les façade du bâtiment JOB avec des images très grand format (réalisées par Picto Toulouse)
• Conférence : «Les liens qui libèrent» Pierre Di Sciullo et Ronald Curchod, le 13 mai à 18h30.
Et à 20h30 avant-première musique/théâtre par le Ring et Music Halle.
Espace culturel JOB – 105 route de Blagnac – 31200 Toulouse
http://collectif-job.com

Ronald Curchod,Trente ans d’images partagées > 19 au 31 mai 2014, vernissage le lundi 19 mai à 19h


• Exposition d’affiches élaborées en complicité avec le théâtre2 l’Acte depuis 1981.
• 3 soirées sur la scène du Ring : performances autour des images de Ronald Curchod par les musiciens de Music’Halle et les comédiens du Ring. Les jeudi 22 mai, mercredi 28 mai et samedi 31 mai à 20h30.
Le Ring – 151 route de Blagnac – 31200 Toulouse
www.theatre2lacte.com


Ronald Curchod, des histoires et des images

Du 22 avril au 29 août 2014

Ronald Curchod Ronald Curchod

Si vous ne connaissez pas son nom, vous reconnaîtrez à coup sûr son œuvre… On ne compte plus les affiches réalisées par Curchod qui ont marqué la culture toulousaine (et internationale !) : du Festival de Ramonville à Toulouse les Orgues, Cinélatino, le Théâtre Garonne ou encore le TNT, la liste est longue ! Des personnages fantasmagoriques, entre le récit mystique et le conte, des objets qui sont loin de ce qu’ils ont l’air d’être. Les images de Curchod sont des encres fascinantes dans lesquelles on se perd à trouver un sens…

Mais dire de Ronald Curchod qu’il est « affichiste » serait bien mal résumer son œuvre. A la croisée des mondes, ses images mêlent dessin, peinture, photographie, graphisme… A tel point qu’il est parfois difficile de cerner du premier coup d’œil la technique employée.

Illustrateur, plasticien, scénographe, graphiste, costumier et même saxophoniste. Ronald Curchod semble, comme un chat avoir eu plusieurs vies… Qui est donc ce mystérieux personnage ? J’aurais envie de dire que c’est un conteur… Car qu’on le comprenne ou non, son univers onirique raconte bel et bien une histoire, différente pour chacun, selon notre sensibilité propre.

Votre imaginaire est très riche. Où puisez-vous votre inspiration ?
C’est drôle, tout le monde pense que j’ai beaucoup d’imagination, mais je n’ai pas cette impression… Une de mes principales sources vient de l’enfance, de ma culture familiale. Ma mère était fille de paysan, j’ai toujours eu un grand intérêt pour les animaux et un beau rapport à la nature. Et j’ai grandit au bord du Lac Léman, j’ai donc une sensibilité particulière pour l’eau, les montagnes, les arbres et forêts, les chalets…
En fait, j’utilise des figures archétypales, mais en jouant sur la forme des choses. C’est un travail de recherche à l’intérieur de soi. J’invente des figures qui mixées entres elles parlent à l’inconscient collectif, créant une polysémie, un piège à sens. Je ne cherche pas à donner une interprétation figée à mes images, au final, le premier degré s’efface pour laisser place à une construction de la pensée dont le sens est peu cernable.
Mon inspiration vient avant tout d’une envie de peindre. Je regarde ma page blanche et j’ai envie de couleurs, de formes…

Travaillez-vous différemment lorsqu’il s’agit d’une commande ou d’une œuvre personnelle ?
Au départ, je travaillais uniquement pour la publicité, je vendais ma technique mais je n’étais pas du tout un auteur. J’ai ensuite pris la décision d’arrêter complètement la publicité pour me consacrer au milieu culturel. Les travaux personnels sont venus à ce moment là, quand j’ai commencé à travailler pour le théâtre. C’était au départ pour enrichir ma palette. Ces deux parties de mon travail étaient à ce moment là très différenciées, alors qu’aujourd’hui elles sont très liées. Je développe parfois mes commandes sur les bases d’une étude personnelle, ou inversement, une commande me donnera envie d’extrapoler et aboutira à une œuvre personnelle.
Mais dans les deux cas, même si ma façon de travailler est un peu différente compte tenu des contraintes, l’exigence, la justesse artistique restent identiques.

Parlons un peu de cette « rétrospective » qui aura lieu dans plusieurs lieux toulousains en avril/mai 2014. Quel en est le fil conducteur ?
Tout est parti du Centre de l’Affiche qui est le producteur de l’expo (et d’un livre/catalogue de 144 pages) et plus particulièrement de Sonia Gaja, qui a décidé pour la première fois d’exposer hors les murs. En plus du Centre de l’affiche, où sera exposée une série d’originaux (du 22 avril au 5 août 2014), il y aura quatre autres lieux à visiter (voir l’agenda complet).
Chez JOB d’abord car le directeur de l’école Music’Halle est un ami de longue date et que ce lieu particulier s’y prêtait bien. Je souhaitais au départ exposer dans les cinq étages de la tour, mais cela n’a pu se faire pour des raisons techniques. Au final j’investirai les façade par des impressions très grand format (réalisées par Picto, ndrl). Nous organiserons également des concerts et performances théâtrales autour de mes images (en complicité avec le Ring) et une conférence avec Pierre Di Sciullo sur le thème « Des liens qui libèrent ».
Ensuite, le théâtre le Ring qui est tout prêt, où seront exposées 14 affiches, fruits de 30 ans de collaboration avec Michel Mathieu (metteur en scène et directeur du Ring).
Chez Picto, nous exposerons des éditions d’art (certifiées par ArtTrust), d’images créées pour des affiches, mais libérées de tout message communicationnel. Cela permettra d’appréhender la dimension artistique, poétique du visuel en montrant qu’il n’est pas qu’au service de l’affiche et vit très bien seul.
Enfin, chez IPN sera exposée une sélection d’affiches réalisées pour des lieux culturels et institutionnels toulousains, français, et étrangers. IPN est un lieu récemment ouvert, une association de jeunes artistes réunis autour de la volonté de construire un espace de travail et de recherche. Leurs ateliers associent des grands espaces de production de volume, sérigraphie, gravure, son et image à un espace d’exposition ouvert au public.


Des tirages Fine art de vos œuvres seront donc exposés chez Picto Toulouse du 22 avril au 29 août. Comment décririez-vous votre relation avec Picto ?
Avec Picto, notre histoire est très ancienne. Je fais un peu de photographie, donc à l’époque je faisais déjà mes développements chez eux, et ils ont réalisé mes premiers tirages d’expos qui mélangeaient la photo et la peinture. En fait, je m’adressais à Picto dès que je voulais faire des tirages pointus, professionnels.
Puis, quand ils sont passés au numérique, notre collaboration s’est accentuée. Picto possède une très bonne qualité de scan et une capacité à optimiser les chromies au plus proche de l’original. Grâce aux avancées technologiques et à un savoir-faire, on peut aujourd’hui travailler très finement les rendus d’impression.
Je pense que le moteur de notre relation, c’est la fidélité. Savoir créer une confiance qui se renforce dans le temps. Je les aide aussi parfois à avancer dans leur métier, en posant des questions, en cherchant à aller plus loin. C’est une sorte d’amitié, d’estime partagée.

L’agenda complet des expositions sur www.ronald-curchod.net
Ronald Curchod © Ronald Curchod

Lumière sur… Pierre-Elie de Pibrac

Du 16 novembre 2013 au 21 septembre 2014

Lumière sur… Pierre-Elie de Pibrac Photos : ©Pierre-Elie de Pibrac

J’ai rencontré Pierre-Elie lors de l’édition 2010 du festival MAP. J’ai tout de suite été séduite, tant par la série qu’il exposait alors « American Showcase », que par la jeunesse et l’histoire singulière du personnage : étudiant en finances, et malgré un grand-père photographe, Pierre-Elie ne s’intéresse pas plus que ça à la photographie.

C’est au cours d’un voyage à New-York en en 2005 qu’il aura la révélation (un de ses clichés remportera le prix du reportage, du concours amateur organisé chaque année par le magazine PHOTO). Fasciné par cette ville, il décide d’y retourner pour s’éloigner un peu des clichés touristiques et se met en chasse d’images plus insolites, c’est de là que naîtra « American Showcase »…
Lauréats de plusieurs autres concours et après quelques expos, il décide enfin, pour notre plus grand bonheur, d’en faire son métier ! Et les USA continuent de l’inspirer. Pierre-Elie programme en 2010 un nouveau road trip à travers tout le pays, afin de rencontrer les « Real Life Super Heroes ». Succès immédiat…
Son dernier travail en cours sera dévoilé fin 2014. Un travail plus profond, encore plus proche de l’être humain. Il est ici question de danse, et du rapport au corps…

Pierre-Elie, après avoir beaucoup exploré les Etats-Unis, tu as décidé de revenir t’inspirer en France. Comment a débuté cette grande aventure avec l’Opéra Garnier ?

Les Etats-Unis m’ont charmé par leur grandeur et l’énergie qui se dégageait des lieux et des habitants, elles me surprennent à chaque fois que j’y vais et à chaque rencontre. Habitant en France et inspiré par la découverte, pour mon plus grand malheur, je n’avais jamais jusqu’ici trouvé de sujet dans mon pays. J’avais besoin de distance et de sortir de l’univers dans lequel j’ai grandi, d’où mes deux séries aux Etats-Unis et mes reportages en Birmanie et à Cuba. Entre American « Showcase » et les « RLSH » je me suis petit à petit concentré vers l’humain, allant d’une prédominance du paysage vers une prédominance du corps. Ma femme, Olivia, a dansé pendant 10 ans et m’a emmené des dizaines de fois à des Ballet à l’Opéra Garnier, j’ai toujours trouvé ce lieu passionnant, son histoire et son architecture sont incroyables et j’ai toujours été fasciné par la maîtrise du corps qu’ont les danseurs. Grâce à une belle rencontre, j’ai eu la chance d’être introduit auprès de Brigitte Lefèvre, Directrice de la danse de l’Opéra de Paris. Je lui ai alors présenté un projet qui me tenait à cœur depuis longtemps, mais que je ne me sentais pas encore capable de réaliser (ni d’y faire face vu son ampleur). Je ne me trouvais pas assez mature dans mon approche photographique et ne voulais pas gâcher cette idée par un mauvais angle d’attaque. Mais cette rencontre a été un déclic, elle m’a tout de suite soutenu et donné sa confiance, ce qui m’a beaucoup touché. J’ai alors décidé d’attaquer ce qui est pour moi le plus intense travail que je n’ai jamais réalisé : 9 mois au cœur du Ballet de l’Opéra de Paris pour la réalisation de trois séries. La vie m’a permis de rencontrer les bonnes personnes, ma femme m’a donné toute la motivation et la confiance en moi dont j’avais besoin, et Brigitte Lefèvre m’a grand ouvert les portes d’un lieu mythique, magique et presque impénétrable. Tout était réuni pour que je puisse tirer le meilleur de cette superbe opportunité…

Le fruit de ton travail avec ces danseurs s’orientera vers 3 directions, peux-tu nous en dire plus ?

Il y a en effet trois directions complémentaires et décalées dans leur réalisation. Tout d’abord, pour rentrer dans la vie du Corps de Ballet et comprendre leur univers, j’ai assisté quelques semaines à leurs répétitions sans prendre de photo, simplement pour essayer de les comprendre et de me fondre dans le décor pour ne jamais les déranger. Ils m’ont accepté très vite et avec une très grande gentillesse. J’ai ensuite commencé un reportage sur leur vie, un reportage brut et en noir et blanc, qui témoigne d’une saison des danseurs aussi bien pendant leurs répétitions que dans les coulisses des ballets, les couloirs de l’Opéra, leurs loges, pendant les essais costumes, mais aussi sur l’univers du bâtiment, les décors et la vie de ceux qui les entourent et créent la magie des ballets : costumiers, tapissiers, coloristes, etc.

La deuxième approche est plus personnelle, sur la danse et les danseurs. Je cherche à capter l ‘énergie dégagée lors des représentations et sa diffusion dans l’espace. Lorsque le regardant fera face à mes photographies, il pourra lui-même la capter et la transformer comme il le souhaite, y voyant la forme qu’il désire et ainsi s’approprier cette énergie. C’est un travail abstrait et très contemporain pour lequel j’ai du développer une nouvelle technique photographique et modifier mon appareil photo.

La troisième partie est un travail de groupe, une création commune avec des danseurs de l’Opéra de Paris. Ce sont des mises en scène dans lesquelles je vais capter la relation entre les murs de l’Opéra Garnier et ses danseurs, le but étant de mettre en avant l’influence et l’importance du lieu sur les artistes qui y évoluent. Cet endroit étant unique au monde de part son histoire et sa beauté, il m’est essentiel de le mettre en avant pour comprendre la spécificité de l’Opéra Garnier et le rapport des danseurs avec ce lieu considéré comme l’Opéra le plus mythique et le plus majestueux au monde. Chaque photo représentera un ou plusieurs danseurs mis en scène dans un endroit précis de l’Opéra Garnier. Les photographies sont effectuées à la chambre, pour comme le dit Meyerowitz, « sublimer le réel ».

J’ai l’impression que tu n’as cessé, depuis tes débuts, de t’approcher de la nature humaine, d’abord en l’observant de loin (American Showcase), puis en dialoguant avec elle (Real Life Super Heroes), et enfin aujourd’hui, en interrogeant le corps et la discipline profonde de l’esprit qu’exige la danse. Est-ce la prise de confiance dans ton travail qui t’a permis d’aller toujours plus loin dans cette approche ?

Au début j’étais un regardant, un témoin sans aucune prise de position sur le réel mais avec un point de vue, une perception de la scène que je souhaitais partager. Puis j’ai cherché à comprendre des gens uniques et extraordinaires et leur rapport à notre société et à ses valeurs, j’ai décidé pour m’exprimer, de travailler la matière et le support pour m’approprier ces univers et mieux les représenter.

Maintenant, je m’assume plus en tant que photographe et je cherche à me rapprocher encore de mon sujet pour créer avec lui et exprimer toute la poésie qui se dégage de son être et de son corps. Je suis persuadé que tout est énergie et que chacun doit partager cette énergie, se l’approprier, la transformer puis la diffuser aux autres. Pour moi la danse et la maîtrise du corps et de l’espace qu’ont les danseurs en sont les plus fidèles représentants et la meilleure image de la beauté, de la poésie et de l’énergie positive que peut créer l’humain. La matière et mon appropriation du sujet sont donc matérialisés par la transformation de mon outil de captation, ce qui me permet de me rapprocher encore plus du sujet et de créer en harmonie avec lui.

Penses-tu pouvoir aller encore plus loin ? As-tu déjà une idée de ton prochain sujet d’exploration ?

J’ai toujours travaillé la matière à partir de mes reportages photographiques, j’aime quand le sujet et le support sont étroitement liés. Avec l’Opéra de Paris j’ai modifié en amont l’outil pour ne laisser au regardant que la forme à s’approprier, j’ai délaissé la matière pour la forme et je suis en ce moment en train de commencer un nouveau projet, associant l’idée de la forme et de la matière à travers la photographie et son support. J’ai développé un nouveau support photographique mais tout cela ne sera visible que dans quelques années, et oui, le processus de recherche et développement étant très compliqué, je prends mon temps pour le maîtriser…

Merci Pierre-Elie, rendez-vous dans quelques mois pour voir l’intégralité des clichés… Car pour ne pas dévoiler ce beau travail avant l’heure, nous ne vous présenterons ici que deux photos issues de ce reportage !

Un peu plus sur Pierre-Elie de Pibrac www.pierreeliedepibrac.com